L'ennuie et bien pire que l'enfer (Pv Infernaux)

Lilith était dans la chambre qu'elle avait aménagé dans les quartiers des Infernaux. Elle avait récupéré le summum de la décoration de l'Enfer et s'était installé un nid douillet. Elle aimait avoir un maximum de luxe, et avait réussi à recréer ce qu'elle préférait comme commodité. Elle était allongée, lascive, sur son lit, avant de se décider enfin à bouger. Depuis qu'ils avaient renversé l'enfer et pris la direction des lieux, les Sept révoltés ne s'étaient pas vraiment parlés. Pourtant, ils avaient des projets à mettre au point. Elle se leva doucement et s'étira longuement avant de sortir dans le couloir. Un long couloir où le sol était brûlant, les murs pleuraient du sang. Ca faisait très art déco. Elle aimait bien.

Le palais de l'Enfer, où ils avaient tous les sept établi leur base, était grand et luxueux. Ils avaient enfermé les cadavres des fidèles employés d'Emna dans des sous sols enflammés. Les derniers gardiens des enfers étaient pourchassés par l'armée des Infernaux, composée de ceux qui avaient décidé de les suivre en se mettant sous leurs ordres. C'était très bien comme ça, car ils pouvaient maintenant se mettre à travailler leur plan. Les Sept bagues créés par la Soul Society. Et il était temps qu'ils se bougent, ils n'avaient trainé que trop.

Elle se demandait où se trouvaient les autres. Peut-être dans le Grand Tribunal d'Emna, où se trouvait son trône. Alors elle en prit la direction et claqua violemment la porte. Elle voulait faire un effet théâtral mais ...grosse déception, il n'y avait personne. Elle posa ses mains sur ses hanches. S'ils n'étaient pas là, alors, il était temps de les réunir et elle allait les chercher séance tenante.

Pour le moment, elle ne savait pas quoi penser de ses compagnons de révolte. Deux d'entre eux lui plaisait bien, ils étaient mignons et n'avaient pas une once de regret dans ce qu'ils comptaient faire. Les états d'âme et les regrets, certains commençaient à en avoir aux enfers, après des années de souffrance. Mais eux étaient des criminels convaincus. L'éternité ne verrait jamais leur motivation s'émousser. Et ça, c'était plaisant. Car le chemin était long.

Elle était partie dans un nouveau couloir et se demandait si elle allait trouver les appartements de ses camarades, car décidément, ce palais était beaucoup trop grand. Elle entendit du bruit qui venait dans sa direction. Puis une voix qui posait une question. Elle crut reconnaitre la voix de celui qui s'appelait Mifune. Elle afficha son grand sourire de séductrice (même s'il ne pouvait le voir) et dit d'une voix forte et intelligible.

Maintenant qu'ils étaient trois réunis dans un même lieu, l'heure de la discussion allait commencer, et cela n'allait pas être facile. A commencer par ce Squalo qui était décidément bien difficile à supporter. Il se sentait agressé en permanence et voyait Mifune comme un concurrent. Lilith n'était pas une diplomate ; elle n'avait pas envie de se faire des amitiés. Mais elle savait, comme tous autant qu'ils sont, qu'ils n'auraient pas pu faire ça tout seuls. Alors d'entendre ce gros prétentieux dire "ouaiiis, je vais arriver à tout détruire pour aller chercher les bagues", c'était vraiment risible. Elle soupira et se tourna vers Mifune qui était nettement plus sensé que ce guerrier au sang bouillant. Il fallait vraiment qu'à l'avenir, elle fasse des concessions. Ca la répugnait à l'avance, mais il fallait être réaliste. S'ils veulent parvenir à leur fin, il leur fallait absolument coopérer, si pénible soit-il. Alors la maudite respira un bon coup comme pour évacuer les paroles de Squalo et se tourna vers Mifune en affichant un regard des plus sérieux.

- Je regrette qu'on ne soit pas tous présents, mais je ne pouvais plus rester les bras croisés, comme ça. Je m'ennuyais, et je pense que c'est le cas de tous. Avez-vous travaillé sur l'emplacement de ces bagues ?

Elle jeta un coup d'œil en coin vers Squalo, le défiant du regard. Vu sa façon d'agir, elle se doutait qu'il fonctionnait essentiellement à l'instinct et pas un poil à la réflexion.

- J'ai essayé de rechercher, mais nous avons un problème majeur à régler avant de partir les retrouver. Nous avons besoin d'énergie pour ouvrir la porte. Nous n'aurons pas la force nécessaire pour ouvrir la porte de l'Enfer. Et l'énergie se trouve dans les âmes du monde humain. J'ai eu une petite idée de ce que nous pourrions faire à ce sujet.

Suite à son discours, Lilith attendait les réactions des autres, sachant qu'elles seraient toutes différentes. C'était marrant de voir que malgré les souffrances qu'on affligeait aux Enfers, la volonté d'écraser les personnes pour les punir, cela ne marchait pas et que chacun gardait son individualité. Elle essaya alors de deviner ce qui allait se passer et resta là, à les dévisager, sans se départir de son sourire en coin.

Aussi elle ne cilla même pas, sachant ce qui l'attendait, quand Iemitsu fit sa proposition des plus fines qui était de tout cassé et de voir après. Bravo, ca c'est de la réflexion profonde ! Car si on détruit tout, on peut perdre encore plus l'objet de leur désir. Une bague, c'est tout petit. Lilith n'attendait de cet homme que sa force brute et absolument pas une idée censée et ne porta pas le moindre intérêt aux idées destructices de l'homme aux cheveux blancs et longs. Elle allait tourner son attention vers le second membre de leur équipe affublé de cheveux blancs lorsque quelqu'un pénétra dans leur salle de réunion. C'était l'un des leurs. Celui-là, Lilith avait du mal à le cerner. Elle avait essayé de le percer à jour, mais cela n'avait pas vraiment donné de résultat. Elle le fascinait mais pas de la même façon que Mifune (qui l'intriguait de façon plus luxurieuse). En fait c'était surtout de la curiosité. Sa façon de se comporter, de s'habiller....beaucoup de choses, quoi.

Le nouvel arrivant était suivi d'un être bizarre de petite taille qui n'était pas très esthétique. Elle décida de ne plus porter attention à l'insignifiant personnage pour reporter son regard sur ce qui importait véritablement : celui qui était entré en grandes pompes et faisait résonner sa voix dans l'ensemble de la salle du trône. Quand Van décrivit sa façon de voir ses compagnons de combat (surtout comment elle était définie), Lilith se mit à rire. Elle répliqua en remettant en place une longue mèche de cheveux derrière son oreille, avec élégance, et répondit avec une voix voluptueuse.

- Je ne suis pas encore la Luxure, mais c'est effectivement la bague que je convoite.

Pour la suite du discours du personnage, une personne manquant de calme, assez belliqueuse (qui a dit "Iemitsu"?,risquait de réagir au quart de tour et de se sentir d'humeur à assassiner toute présence proche. Lilith se foutait du côté prétentieux de cet homme. Le fait qu'il prenne des notes, tout ça. Tant qu'elle pouvait avoir ses victimes et faire ce qui lui faisait prendre son pied, le reste lui était totalement égal. Elle le regarda sans quitter son sourire. Certes, elle n'aimait pas être dominée, et avoir un maitre - surtout si c'était un homme - mais chaque chose en son temps. Si monsieur Van la Grosse Tête voulait jouer les cerveaux et pensait avoir affaire à des monsieurs muscles, il se trompait. S'il pensait que miss Lilith était une fille sans cervelle, il se trompait. Et puis, même si les années avaient passé, Lilith avait un avantage sur les autres ; grâce à sa position d'ancien arrancar, elle en savait pas mal sur ceux qui possédaient les pierres et les protégeaient : les shinigamis.
Elle passa outre la réflexion acerbe de Mifune (en même temps, elle se doutait qu'il allait réagir comme ça) et s'intéressa plutôt à sa réflexion sur l'utilisation du purgatoire. Cela pourrait, en effet, les empêcher d'aller sur Terre et de se rendre directement à la Soul Society. Néanmoins, Lilith doutait que les bagues se trouvaient toutes là bas. Peut-être étaient-elles cachées ailleurs, avec des gardiens pour chacune d'entre elles ? C'était plus logique. Lilith ne chercha pas à briser la réflexion de Mifune. Son intérêt était de caresser dans le sens du poil. Elle décida de s'expliquer sur le fait de prendre de l'énergie des humains.

- Passer par le purgatoire, c'est bien. Mais nous aurons à mon avis besoin d'aller dans le monde des vivants. Car je doute que la Soul Society aie tout regroupé sur place. Ils auront pris des précautions. Sinon ce sont vraiment des crétins.

Elle fit une pause puis reprit.

- Mon idée, c'est tout simplement d'utiliser l'embrocheur. Vous savez, cette épée géante qui nous a tous transpercé, en sortant des portes de l'enfer, pour nous emmener ici. Je pense que nulle personne ici n'a oublié. Nous avons le matériel d'Emna et des employés de l'enfer sous la main, pourquoi ne pas les utiliser ? Au lieu de transpercer les âmes criminelles, faisons en sorte qu'à chaque fois qu'une âme doit être envoyée à la soul society, nous prenons de vitesse les shinigamis et emportons cette âme ici; plus l'âme sera pure, plus elle donnera d'énergie. et puis envoyer un innocent dans ce monde, avouez que c'est assez jouissif.

Comme de bien entendu, Iemitsu réagissait brutalement et directement à Van Helmont. C'était prévisible, et il n'allait pas gagner des points auprès de cet homme qui se pensait supérieur. Pour rabaisser une grosse tête, il fallait s'en donner les moyens et se mettre sur un pied d'égalité dans son propre domaine. Et malheureusement....Iemitsu et lui ne travaillaient pas dans le même domaine. Lilith se contenta de garder le silence et ses réflexions pour elle. Ce n'était pas par gentillesse ou quelque raison que ce soit d'autre que son intérêt , mais était-elle la seule à être persuader que personne ici ne pourrait réussir sans les autres ? Ils étaient forts et le serraient encore plus quand ils auraient les bagues, mais il ne fallait absolument pas oublier quelque chose d'essentiel : ils n'étaient que Sept et allaient devoir affronter des ennemis en surnombre. ALors il était mauvais de faire chacun de son côté. L'indépendance qu'affichait chacun des membres de leur groupe ne lui plaisait pas du tout.
Aussi, elle était l'une de celle qui - peut-être certains allaient penser qu'il s'agissait de la faiblesse - ne répondait jamais au tac au tac et à la provocation afin de ne pas former des dissensions dans le groupe. C'est pourquoi elle ne rajouta rien à la critique du brûlant Iemitsu Squalo sur le peché qu'elle avait choisi (un jour elle lui ferait gouter à la luxure et il s'en étouffera) et ne se rengorgea même pas lorsqu'il sembla apprécier l'idée de la belle Arrancar. Après tout, elle n'était pas l'orgueil.

Et cette qualité (ce n'était pas parce qu'on représentait un péché qu'on n'avait pas des avantages) lui servirait encore une fois lorsque Van Helmont reprit la parole. Dieu que c'était agaçant de l'entendre parler avec cette capacité d'analyse qui, en plus de chercher une solution, cherchait à vous enfoncer plus bas que terre. Lilith pensait d'ores et déjà que cet homme avait choisi l'orgueil, c'était l'évidence même. Quoiqu'il ne fallait jamais juger les gens trop vite. Lilith se hâta de remettre en place ses idées et de faire attention à tout jugement hâtif qui ne ferait que la mettre en position de faiblesse. Et quand elle n'était pas dominante, ça lui déplaisait particulièrement !!!

En même temps, il fallait se montrer réaliste. Ce n'est pas en refusant les propositions des autres en permanence qu'on allait avancer. Au contraire, à partir des idées qui fusaient, on parvenait à rebondir. Soit, pourquoi en effet ne pas empoisonner directement la Soul Society ? Par contre...trouver que l'embrocheur manquait de panache était une faute de goût : était-ce pas impressionnant de voir une âme innocente être emmenée par le sabre des pêcheurs vers les profondeurs de l'enfer ?

Iemitsu, espion ? Ben voyons, il se ferait repérer aussi facilement qu'un taureau sur de la neige. Il manquait véritablement de discrétion (et d'intelligence). Jouer les espionnes plairait énormément à Lilith, le problème venait du fait qu'elle était un arrancar durant sa première mort, et du coup, ne risquait-elle pas d'être trahie par son reiatsu ? En même temps, si on regarde bien, n'importe qui ici avait un reiatsu différent. Pas un seul des membres de leur confrérie était un ancien shinigami.

- Espionner, oui. A une seule condition : Van serait-il capable de créer un masque à Reiatsu pour tromper les sens de l'adversaire ? Auquel cas, je pense pouvoir faire une bonne espionne. En tant qu'ancien Arrancar, notre chef Aizen avait pris le temps de nous présenter en long en large et en travers le Gotei 13.

Ben oui, ce n'était pas parce qu'elle était la luxure qu'elle n'avait rien dans la tête et tout dans les sei...

- Mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu y ailles toi, Iemitsu. tu es plutôt tourné vers l'action directe...

Mais bon sang, que ça lui démangeait de lui dire que ce n'était qu'un lourdaud sans cervelle !!! En parlant de tête, elle revint sur le long discours (tellement pompeux mais pour ainsi dire vrai), de Van Helmont. Passer par le purgatoire dégoutait passablement la belle Arrancar. Passer du noir et feu au rose bonbon lui donnait envie de vomir. Elle se mit à imaginer Iemitsu déguisé d'un tutu rose et proposant des bouquets de fleur à des enfants aux joues roses. Elle eut envie d'exploser de rire, mais elle se contenta de frissonner d'horreur. La Naiveté et l'idiotie qui va avec ne sied pas aux futurs maitres du monde vivant et mort !
Monsieur l'intellectuel (qui pour Lilith lui donnait l'impression d'une Fusion de Stark et de Szayel - autre vision d'horreur-) voulait se coucher en proposant la réception des âmes pures comme carburant. Finalement, l'idée de Lilith de manipuler le Faucheur n'était pas une mauvaise idée, mais Van Helmont ne l'avait-il pas discrédité à peine l'avait-elle proposée ? Elle attendit le résumé de la situation effectué par Mifune (elle avait des envies le concernant qui dépassait ses désirs les plus fous...hum....) et reprit la parole.

- Excuse-moi donc de devoir ébrécher ta vive intelligence, Helmont, mais n'as-tu pas dit qu'il n'était pas bon d'utiliser le Faucheur car nous n'étions pas à la hauteur de la Soul Society en matière d'organisation ? Il est vrai que le système de repérage du Condamné infernal n'est pas beaucoup utilisé puisqu'il y a plus d'âmes à la Soul Society qu'en Enfer. Nous pouvons viser des âmes en nombre réduit, ce qui en fait d'ailleurs un incident isolé qui risque moins de nous trahir trop vite auprès de la Soul society. Car foncer et donner des indices de notre existence à l'ennemi, alors que nous recherchons encore les bagues dont on ne connait pas la localisation, ça revient à hisser le drapeau blanc en haut du mât ! Nous sommes forts individuellement, nous sommes très puissants en groupe, comme l'a rappelé Mifune. Mais sans ces bagues, on court droit à la défaite. Alors espionnage oui, vol de quelques âmes oui, mais si nous volons les âmes, nous devons aussi tuer le shinigami responsable de la libération de l'âme.