Shopping !!! [With Seika]

L'existence de Kojiro avait enfin repris du sens. Il ne saurait jamais assez remercier Kisuke Urahara et Tessai le nécromancien d'avoir allongé son espérance de vie. A présent, il vivait à Karakura, il avait un emploi, il était rentré en contact avec les vizards et il avait commencé son travail sur son hollow intérieur. Bref : tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Sauf qu'il devait vivre dans l'entrepot des vizards, et cela, c'était moins drôle.
Ils n'étaient pas des gens désagréables, non. Sauf à quelques exceptions près; et cette exception s'appellait Hiyori. Cette fille (ancien vice-capitaine) était difficile à vivre. Elle passait son temps à martyriser le pauvre soigneur qui se demandait ce qu'il méritait pour recevoir des coups de pieds dans les fesses. Après quelques jours cependant, il put se sentir à moitié soulagé de savoir qu'il n'était pas la seule victime de la blondinette à tresses : sa victime favorite était Shinji (drôle de leader, celui-là, d'ailleurs). Au moins, Kojiro ne recevait pas de chaussures dans le visage...
Shinji était un gars honnète et droit, même s'il était difficile de le saisir totalement. A la fois ouvert et totalement mystérieux, on ne savait pas forcément sur quel pied danser avec lui.
Kensei....Un vrai guerrier....Il impressionnait beaucoup Kojiro mais l'ancien soigneur de la quatrième Division avait l'impression qu'il n'existait pas aux yeux de ce grand capitaine dont il devait s'occuper lorsqu'il fut transformé en hollow. Love était taillé de la même manière que Kensei. Peut-être était-il plus abordable ?
Lisa était une personne fermée et peu souriante, qui jetait des regards à Kojiro qui le rendait plutôt mal à l'aise. Il fallait dire qu'elle avait des lectures étranges...Kuna, son extrème contraire, faisait exactement le même effet sur le pauvre petit soigneur qui finalement évitait prudemment de les croiser tout seul...

Ushuda et Rose étaient finalement les deux vizards avec lesquels il s'entendait le plus, bien qu'il n'osait pas les aborder au début, étant donné leur rang à la Soul Society. Ces deux hommes étaient favorables à l'ouverture à tous les talents et à l'agrandissement de la famille. Abordant souvent des sujets de fond, Kojiro se plaisait à les écouter et à s'instruire, et surtout à connaitre leur opinion, car il les pensait les plus raisonnables de toute la troupe.

Il lui restait encore quelques vizards à rencontrer, mais tous ne demeuraient pas dans l'entrepot. Ils avaient leur propre logement. Aussi, pendant les moments de pause, entre les entrainements, tous les vizards pouvaient vaccer à leurs occupations. Et cet apres midi là....L'occupation récréative de Kojiro était d'aller faire les courses alimentaires pour l'ensemble de la troupe vivant dans le même lieu que lui...
Comme quoi, le passé s'accroche à vous comme une arapete à un rocher des Côtes d'Amor. Kojiro DEVAIT faire les commissions : après tout, les corvées, c'est une tâche qui incombait à la Quatrième Division, non ? (avait dit Hiyori, et peu de gens avaient protesté contre cette affirmation arbitraire).

Bref, il s'était dirigé vers le centre commercial le plus proche.
Il avait visité dans une grande surface tous les rayons avec beaucoup de méthode. Au bout d'une heure, il avait fait tout le tour et acheté tout ce qu'il fallait. Satisfait, il sortit du magasin les bras chargés de paquets, de sorte qu'il ne voyait plus du tout ce qu'il avait devant lui....

Alors qu'il craignait de faire tomber tous ses paquets, il fut interrompu dans sa marche par une jeune fille aux longs cheveux blonds. Kojiro sentit son coeur bondir dans sa poitrine mais il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Ses paquets faillirent chuter et il se retint de justesse. La voix de la jeune fille trahissait un comportement assez réactif et enthousiaste. Il la regardait avec de grands yeux surpris et tentait de comprendre quelque chose à son galimatia.

Il ne faisait pas du tout les boutiques : il avait été esclavagisé par Hiyori sous peine d'horribles chatiments. Que pouvait - il faire devant une telle menace ? Il aurait bien aimé pouvoir s'acheter des trucs pour lui, découvrir le monde des humains comme jamais il n'avait pu le faire avant. Mais non, la vie était un éternel recommencement : le revoila chargé des tâches ingrates qu'on confiait aux Shinigamis de la 4° Division. Quel malheur...
Cette fille était pour lui comme un peu d'oxygène dans ce monde si dur, car cela fait longtemps qu'on ne lui avait pas adressé un sourire aussi radieux !

Mince, où l'avait-il acheté déjà ? Mais idiot, il ne l'avait pas acheté, c'était Urahara qui l'avait fourni aimablement lorsqu'il lui avait dit que son corps-gigai ne pouvait pas se balader à poil. Donc soit c'était une création de Urahara-sama lui-même, soit c'était une des fournitures du magasin. Seul problème de ces vêtements, Love lui avait dit qu'ainsi, il ressemblait à un Arrancar. Kojiro n'avait cependant jamais quitté cette tenue, il y était attaché car cela venait de son sauveur, alors...

Le coeur du Vizard avait bondi en voyant la jeune fille. Mais Kojiro avait réussi à affiner sa sensation : c'était un reiatsu qui avait déclanché cela. Elle avait un petit quelque chose de différent. Ce n'était ni un hollow, ni un shinigami, ni un mélange des deux comme les vizards (ou comme les arrancars ; même s'il n'en avait rencontré aucun, il se doutait qu'ils avaient un reiatsu semblable à celui des vizards). Alors, qu'est-ce qu'elle était ?

Il voulait rester à ses côtés pour en savoir plus, mais il hésita, mort de trouille à l'idée qu'Hiyori lui reproche son retard.....

- Euh...oui, je suis préssé...en fait non, je n...je ne suis pas pressé mais je fais des courses pour quelqu'un et elle, elle est pressée et ... euh....

Mais pourquoi donc parlait-il autant ? Elle n'était qu'une inconnue croisée dans un moment inattendu, cela n'a rien d'important....c'était sans lendemain et qu'est-ce qu'elle devait s'en fiche de tout ça...Mais il avait envie de rester. De lui parler. Même s'il se sentait intimidé. Car il avait un manque de sincérité dans le monde dans lequel il évoluait.
Oh, bien sûr, tous ne sont pas comme Lisa ou Hiyori. Hachigen était assez compréhensif mais il jouait plutôt un rôle de paternel avec lui. Quant à Kuna, elle était sympathique mais un peu trop étrange et peu portée sur l'échange avec les autres. Beaucoup trop exubérante. Quant aux autres, Kojiro les trouvait inaccessibles étant donné leur rang. Et eux-même étaient distants et peu bavards.
En fait, tous les vizards ou presque se connaissaient déjà d'avant à la Soul Society. Ce n'était pas le cas de Kojiro.
Aussi, de rencontrer une personne aussi spontanée et qui se fichait du reste comme cette Seika était plaisant.

Cependant, il fut pris d'un gros doute et fut cloué sur place lorsqu'elle sortit le mot qui l'horrifiait même encore. Com...comment savait-elle ? Il avait bien senti un reiatsu chez elle mais il n'avait pas sû déterminer de quoi il s'agissait. qui était-elle pour avoir deviné ? Qui était-elle ? Et si c'était un ennemi ? Un arrancar ? la Soul Society ? non, ce n'était rien de cela. Son énergie spirituelle était si étrange.
En tout cas, Kojiro piqua un fard impressionnant avant de baisser la tête. Il avait honte de son statut de Vizard, peur de son hollow. Il était si méchant....Il voulait enfermer Kojiro dans sa prison interne et prendre le dessus.
Il perdit toutes les couleurs sur son visage et, toujours les yeux vers le bas, se mit à parler.

- ... un vizard....je ne sais pas ce que c'est ? Un sorcier ? comme dans Harry Potter ? ah ahahaha !

Il releva la tête en passant une main dans ses cheveux (manquant de faire tomber les paquets) et se mit à rire pour dissiper le malaise et faire croire qu'il ne comprenait pas ce qu'elle disait. Mais cela sonnait si faux !

QUOI ? mais qu'avait-elle dit ? Sa petite amie ? Hiyori ?? Comment pouvait-on en arriver à cette conclusion, surtout quand on connaissait cette petite peste à couette. Il en tremblait rien que de penser à la scène. Hiyori en robe de mariée qui posait un pied sur le dos de Kojiro, à quatre pattes par terre, en costume cravatte. Et elle riait en disant : vive la mariée, vive la mariée....brrrrrrrr Il en tremblait rien que d'y penser. Il chassa cette idée de sa tête et aussi pour l'esprit de la jeune femme.

- ....non....Vous savez....ce n'est pas....Euh....pas ma petite amie. C'est une collègue de...TRavail. Elle est tyranique...Mais je n'ai aucune relation....

Il sentait ses joues devenir rouge, il pouvait même retracer avec précision le chemin de la chaleur qui passait dans son corps et mettait son visage en feu. Comment pouvait-elle aborder un sujet pareil avec tant de facilité ? Il était assez surpris et stupéfait, au point qu'il ne put pas répondre immédiatement. Il vallait mieux être franc avec elle, pour ne pas parler de travers, mais il n'osait pas parler de la même manière qu'elle de sa nature. Comment pouvait-elle dire cela avec une telle légereté ? Et elle évoquait de cette même façon sa propre appartenance à un monde différent, qui avait fait du mal au quincy.
Cette fille avait sûrement une capacité hors norme d'absorber les coups pour pouvoir tenir un tel discours sans peur ni colère ni rancune.

- ... Je.....

Il respire un bon coup.

- Je suis désolé pour ce qui a été fait aux Quincy. Ce ... ce n'était pas une bonne chose. Nous...aurions du essayer de collaborer. La Soul Society ...n'assume pas vraiment ses erreurs.

Il savait bien sûr à quel point la Soul Society faisait souffrir les êtres. Pour cacher leurs erreurs, parce qu'ils ne voulaient pas comprendre, parce qu'on les a trompé...ou pour la sécurité des âmes.Les Quincy tuaient les hollows, ils ne libéraient pas les âmes prisonnières de leur regret. Il fallait arrêter les quincy mais il 'n'était pas nécessaire de les tuer.
C'était un monde terrible. Ils vivaient dans un monde terrible.
Et elle était un rayon de soleil sur ce monde terrible.