Ballade et rencontre [PV Alejandro]

Invité

Seul dans ses quartiers, Barragan réfléchissait. Depuis qu'il était entré sous les ordres d'Aizen, il avait pu renforcer sa position sur le devant de la scène, et s'assurer de la compagnie de loyaux sujets. Il s'était battu contre plusieurs adversaires lors de campagnes organisées par l'ancien Shinigami, et en était toujours revenu en bon état. Jusqu'à maintenant, les bonnes choses lui souriaient. Tout le monde le respectait dans le coin, certains allant même jusqu'à le vénérer. Son existence se déroulait sous les meilleures augures. Pourtant, quelque chsoe l'ennuyait. Ou plutôt, comme il venait de mettre le doigt dessus, le coeur du problème était là : il s'ennuyait.

"Tchi."

Un simple son, reflétant son exaspération. Le vieil home se tortilla un instant de droite à gauche sur son siège, puis finit par se lever. Mieux valait bouger un peu pour ne pas rouiller. Et puis, s'il s'ennuyait, pourquoi ne pas s'occuper de la manière la plus simple qui soit en marchant pour tuer le temps ? Ainsi, poussant un grand coup sur ses bras, l'individu se mit debout et fit quelques pas avant qu'une silhouette se dessine devant lui, un genou à terre. Bega'ggio. L'un de ses plus fidèles serviteurs. Peut-être celui en qui il avait éveillé la plus grande détermination à le suivre dans ses grandes actions. Cela dit, déterminer précisément qui était le plus fanatique de ses six fraccion relevait de l'impossible, probablement. Pourtant, Bega'ggio n'était certainement pas loin de décrocher la palme. L'arrancar au masque rappelant un tigre à dents de sabre ne ménageait pas ses efforts pour servir son maître. Ce dernier appréciait d'ailleurs. L'expression sur le visage du fraccion montrait qu'il était anxieux.

" Un problème, Barragan-sama ? "

Oh... Ainsi, c'était pour lui que l'arrancar était inquiet. Quelle touchante attention. Non mais oh, pour qui le prenait-il ? Avait-il vraiment l'air d'un faible dont on doit toujours se préoccuper ? Cette situation ne plaisait guère au vieil homme qui avait presque envie de corriger le jeunot pour sa mièvrerie. Cela dit, il se retint de tout acte stupide qui aurait pu démontrer qu'il prenait mal cette affaire et l'aurait fait passer en position de faiblesse. Au lieu de cela, l'individu se contenta de secouer la tête.

" Aucun. Un peu de marche me fera le plus grand bien. "

Soudain, il s'immobilisa une fraction de seconde avant de repartir comme si de rien n'était. Non, il ne rêvait pas. il venait vraiment de se justifier sur ses faits et gestes à son fraccion. L'époque de se faire chaperonner était arrivée ou quoi ? Non sans un soupir, le colosse se mit en route, en silence. Les couloirs étaient vides. Il n'y avait pas un bruit, pas âme qui vive. Peut-être cela valait-il mieux après tout. Barragan n'aimait pas se mêler à la foule. C'était, selon lui, une perte de temps. Sauf sur un champ de bataille bien sûr. Là, les choses avaient quand même un autre contexte, donc ça passait facilement. Et puis, il y avait au moins le mérite de pouvoir trancher dans le vif à coup d'épée. Voir les faibles tomber sous ses coups, c'était vraiment jouissif. Il se sentait alors comme un Roi toisant la piétaille qui ne pouvait résister face à ses assauts.

Hélas ces derniers temps, il n'y avait rien à faire dans le coin. Juste tuer le temps en se promenant, ça montrait à quel point l'ennui était dominant. Et tandis qu'il avançait dans les couloirs du grand bâtiment, il finit par croiser l'un de ses pairs, Yami. Que pouvait bien faire ce tas de muscle écervelé dans le coin ? Peut-être avait-il décidé de faire la même chose que lui pour s'occuper. Barragan eut alors la pensée amère que n'importe qui pourrait avoir la même idée à cet instant. Manquerait plus qu'il se retrouve réellement au milieu d'une foule d'arrancars en pleine galère. Il ne pouvait imaginer à quel point ça pourrait lui taper sur les nerfs si la circulation devenait encombrée et si les discussions prenaient une trop grande ampleur. Enfin, tant que ça n'arrivait pas, mieux valait chasser ce genre de pensées de son esprit. Ce qu'il fit.

" Personne... "

Un murmure, un souffle. Rien de plus. La Secunda continua sa route, quand il entendit soudain un mouvement, comme des pas qui se rapprochaient. Qui cela pouvait-il bien être ? Se disant finalement que ça n'avait pas d'importance, le vieil homme haussa les épaules et reprit sa promenade. Cela dit, il ne pouvait chasser de son esprit le bruit des pas qui continuaient à se rapprocher, venant de l'autre intersection que rejoignait le couloir au bout duquel il arrivait. La rencontre n'allait pas tarder. C'était inévitable, à moins que l'inconnu ne fasse demi-tour soudainement pour une raison ou une autre. Quoi qu'il en fut, aucun reiatsu ne se faisait sentir, ne permettant donc pas de savoir qui arrivait...

Invité

Aujourd'hui, je m'ennuyais. A un tel point que je ne trouvais rien de mieux à faire que de trainer dans les rues de Las Noches. Même si ça ne faisait pas passer l'ennuie, je faisais quelque chose. Je marchais. Ce n'était pas intéressant du tout, ça me faisait mal aux pieds, et pourtant, je continuais à marcher, sans m'arrêter une seconde. J'avançais tout droit, je ne me souciais de rien, je regardais uniquement mes pieds.

J'étais comme sourd, je n'avais strictement rien à foutre de ce qui se passait autour de moi, je traçais mon chemin, jusqu'à ce qu'un violent mal de jambes m'oblige à m'arrêter et à faire machine arrière. Les quartiers étaient vides, complètement vides. De temps en temps, je frappais dans de petits cailloux, je m'amusais comme je pouvais.. Il n'y avait pas un bruit, tout le monde était chez soi, on dirait bien. Le soleil, le vent, les nuages, il n'y avait rien de tout cela.

Puis, vint un instant où, brièvement, j'entendis un bruit. Quelques pas, quelques frottements de sandales contre le sol, pas plus. Rien de bien important, me direz vous. Certes, vous n'avez pas tort, mais quand l'ennuie est aussi fort, la moindre chose peut s'avérer être une occupation. Je sentais la personne s'approcher de plus en plus, la rencontre allait bientôt arriver. Pourquoi étais-je aussi anxieux ?

Je m'approchais de plus en plus, jusqu'à enfin arriver à quelques mètres de lui. J'avais ralenti, lui marchait à son rythme qui semblait assez lent. Je l'examinais rapidement de la tête aux pieds, c'était un vieil homme, un grand moustachu d'une carrure imposante. Il n'avait pas l'air très sympathique, alors je cru bon de ne pas lui adresser la parole. C'est vrai, il faisait peur, il était plutôt laid. Ah oui, j'en avais entendu parler, je reconnaissais enfin cette personne. C'était le second espada. Je n'osais pas trop m'approcher, j'étais sur mes gardes. Après avoir fais quelques pas de plus, je changeais d'avis, je décidais de lui parler. Je ne savais pas quoi lui dire, je réfléchissais.. C'était vraiment dur. Arrivé près de lui, j'ouvrais enfin la bouche. J'appréhendais, il n'était pas très aimable, il fallait le respecter.

« Euh.. Bonjour Monsieur Barragan, comment allez-vous ? »

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