Une chance sur deux...ou presque

Le fait qu'Orihime craignait de détruire son appartement ou d'embêter son entourage avait rendu Warai perplexe. Il est vrai que lorsqu'elle avait combattu à la Soul Society, les gens ne faisaient pas attention aux bâtiments ni même aux passants. Pire, ils avaient parfois tué volontairement des personnes pour leurs intérêts. Orihime avait été très choquée par Mayuri, qui avait tué des membres de sa délégation pour tenter d'attenter à la vie d'ORihime et Uryuu. Orihime avait été très choquée par cet évènement. Depuis, elle prenait garde à ne blesser personne dans l'entourage et de remettre en place ce qui avait été détruit. Et lorsque c'était possible...eviter de détruire !

Donc la réaction de Warai ne la surprit pas comme ça. Enfin....Jusqu'à ce qu'il sorte un objet bizarre d'une de ses poches. On aurait dit une pillule de doliprane. Elle voulut protester en disant qu'elle allait bien et que sa bonne humeur ne nécéssitait pas d'intervention médicale, mais il parla avant en disant une phrase encore plus bizarre. Orihime cligna des yeux puis fronça les sourcils pour mieux voir l'objet, un peu comme une grand mère portant des doubles foyers qui les aurait oublié chez elle. Heureusement, Warai se dépêcha de lui éclairer la lanterne.

Orihime tenta d'abord de comprendre d'un point de vue scientifique les explications de Warai, mais lorsqu'elle remarqua que non seulement elle ne comprenait rien, mais qu'elle perdait le fil, elle se donna mentalement un coup de pied aux fesses pour se reconcentrer. Elle n'allait tout de même pas faire répéter ce pauvre shinigami qui se donnait autant de mal pour elle, non ? En tout cas, la méthode était originale, puisque particulièrement effrayante. Il fallait en effet avoir bien confiance en son interlocuteur pour pouvoir entrer dans son monde intérieur. REmarquez, lui aussi devait avoir confiance en elle, ce n'est pas tout le monde qui donnerait accès à son intimité...mentale, bien sûr. Elle récupéra la seconde moitié de la gellule que lui tendait son interlocuteur et la regarda avec curiosité. Puis elle fixa les yeux de l'homme avant d'afficher un petit sourire.

- Je vous suis. Mais....

Elle regarda la géllule.

- C'est bizarre...on dirait une invention d'Urahara-san....


OOC : Je suis désolée, ma réponse est un peu courte et un peu minable

En effet, ça se voyait. On reconnaissait toujours les inventions de Urahara-san qui étaient particulièrement....excentriques. Mais toujours réussies. Enfin, presque toujours. Urahara avait le don de cacher les inconvénients de telle ou telle création. Amical et solidaire, il travaillait néanmoins pour son intérêt et aimait bien dissimuler la part de vérité sous une couche de dérision. Peu honnète comme stratagème, mais particulièrement efficace. C'est pourquoi Orihime n'avait jamais montré aucune hésitation (contrairement à Ichigo, souvent désorienté par les articles de Kisuke) et appréciait de voir les effets d'une invention et de pouvoir la tester.
Avant de partir dans ce voyage intérieur qui effrayait mais excitait aussi l'adolescente, Warai donna quelques éléments supplémentaires. Un monde créé de toute pièce ? Cela n'était pas sans risque, non ? Il fallait vraiment faire confiance à la personne qui dirigeait l'ensemble de l'opération. Orihime accordait vite sa confiance. Allait-elle le regretter ?
Elle ne pourrait le voir que plus tard, car déjà elle avait absorbé le gaz de la pillule. Orihime se sentit d'abord vaseuse, dans un état second, mais ce n'était pas désagréable. Elle se sentit glisser sur le sol, son corps se détendre et s'allonger, avec lenteur, comme au ralenti. Les sons autour d'elle devinrent de plus en plus flous.

Lorsqu'elle réouvrit les yeux (mais quand les avait-elle fermés, d'ailleurs ?), elle se trouvait debout dans un espace de vie fort agréable. Warai avait appuyé son dos à un tronc d'arbre et semblait l'attendre. Il avait retrouvé sa tenue de shinigami et portait son sabre. LE Zanpakuto.
Ce décor de verdure, une prairie, de toute beauté, comme si personne n'avait marché dessus, était cependant limitée par un autre paysage de nature totalement opposé. L'autre décor était sinistre, triste, sans vie et sans eau, bien qu'il y eut des arbres positionnés de façon fort anarchique, contrairement à l'espace vert où l'emplacement de chaque arbre était réfléchi. Orihime préféra éviter que son regard ne se pose sur ce lieu de désolation et revint poser ses yeux sur Warai. Elle s'avança vers lui tandis qu'il lui précisait que tout ceci était une sorte d'allégorie paysagère de son esprit. Orihime s'attarda d'abord sur le côté psychologique de l'affaire : Warai était donc à la fois ordonné et calme, déclassé et sec, riche et pauvre. Bon sang....Ca ne devait pas être facile de vivre dans un esprit si contradictoire.
La seconde réflexion d'Orihime à ce sujet fut de deviner ce qui serait sa propre représentation de son soi. Les images qui lui vinrent à l'esprit ressemblaient plus à un parc d'attraction avec des peluches et des robots géants, des sucreries et des ramens au chocolat (si, Orihime est capable de faire des repas de ce type).
La rouquine secoua la tête et sortit vite de ses pensées. Quelque chose apparaissait à côté de Warai. Une forme blanche, dont les contours devenaient de plus en plus précis. C'était ...étrange. On aurait dit un squelette. Mais ce n'était pas tout. à ses côtés aussi, il y avait un hollow. Orihime eut un mouvement de recul jusqu'à ce que Warai la rassura d'une simple phrase : ne fais pas attention à eux. Tant bien que mal, elle se força à regarder le shinigami dans les yeux et dit avec de l'hésitation dans sa voix.

- C'est....Ca le monde intérieur....J'avoue que....je n'aurais pas imaginé ça comme ça. Il n'a pas l'air de pleuvoir beaucoup, là bas.

Elle montra d'un geste bref de la main le terrain désertique.

- Alors..comment allons - nous procéder pour..cette démonstration ?

A vrai dire, c'était le corps de Warai, c'était à lui d'en décider. Pourvu qu'elle arrive à se montrer sous son meilleur jour....Elle se sentait si impressionnée devant le nombre de spectacteurs (deux : un hollow et un être bizarre, mais bon, la nature des êtres la choquait moins que leur nombre !).

[OOC : no problemo il est fort bien ton message)

Le décor étrange était ainsi et c'était normal. Il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, lui assurait Warai-kun. Aussi Orihime se sentit soulagée et regardait le shinigami qui s'approchait d'elle avant de se tourner vers le paysage et réfléchissait à la manière dont ils allaient procéder. Il fut d'abord porté par l'envie de voir en action ses capacités de guérison. La personne qu'il allait falloir guérir était l'inquiétant hollow qui venait tout juste de se mettre debout. Il avait dû se sentir agressé par les paroles de son... colocataire (si on pouvait user de cette expression pour parler du hollow). Sentir agressé ? C'était un euphémisme. On aurait plutôt eu l'impression à sa déclaration d'une déclaration de guerre. Tel un soldat à qui on avait donné l'ordre de tirer, le hollow s'arma d'un sabre et se précipita vers son antagoniste. Aussitôt Warai proposa à Orihime de montrer ses capacités de défense. Un peu prise au dépourvu par une attaque si rapide, elle acquiesça rapidement en bredouillant. Puis elle fit face à son adversaire, portant les mains à ses tempes et récita :

- Santen Kesshun ! Rejette l'énergie !

Heureusement, le fait qu'elle n'ait plus à dire le nom des trois fleurs accélérait le processus. Elle expliquait ça par le progrès mais aussi par l'acceptation que ce pouvoir était en elle, et non une petite fée de conte qui agissait selon ses désirs. Elles étaient inscrites dans ses gênes, dans son sang, dans son coeur. De sorte qu'il ne tenait qu'à elle d'avancer plus vite et devenir meilleure au fur et à mesure qu'elle se découvrait elle-même. Ce qui n'était pas toujours évident : l'introspection en soi n'a jamais été une chose facile. C'est pourquoi elle avait besoin d'un adjuvant, et Warai-kun allait remplir ce rôle. Elle lui en était d'avance fort reconnaissante.
Elle se concentra sur sa cible et trois lumières s'élevèrent dans les cieux puis se postèrent juste devant la jeune rousse, formant un grand triangle de couleur orangée. Le hollow levait son sabre (ou était-ce un bout de bois ? orihime avait eu une vue de l'esprit, probablement !) mais il fut stoppé, incapable d'aller plus loin. Le triangle translucide avait bloqué son élan tel un mur de plexiglas lumineux.
Warai encouragea la jeune fille à répliquer. Orihime se mordit discrètement la lèvre inférieure. Cela allait demander un grand effort pour elle, sur deux points. La première chose : maintenir deux techniques en même temps. La seconde : attaquer. Elle avait déjà réussi à faire de façon simultanée Santen Kesshun et Sōten Kisshun avec efficacité, mais de là à réussir l'attaque de Tsubaki et réussir à calmer les ardeurs de l'ennemi ? Plus difficile. Mais pas question de renoncer. Il fallait pour cela cacher peur et hésitation. Le doute l'avait effleuré une petite seconde, puis elle pensa à ce qui la tracassait en ce moment : son inutilité lors de la lutte. Cela la motiva soudainement et lui donna un regain de force. Elle voulait prouver qu'elle était utile et faire cette démonstration devant un quasi - inconnu la porta encore plus loin dans sa détermination. Peut-être parce qu'elle en attendrait des critiques constructives de quelqu'un qui lui avait donné sa chance, et non pas une phrase compatissante "Orihime, tu as fait de ton mieux". Elle ne voulait pas "faire de son mieux". Elle voulait réussir.

- Koten Zanshun ! Tranche l'énergie !

Elle avait récité une phrase plus longue que précédemment. Au delà de la convocation du bouclier. Cela lui donnait l'impression d'une béquille, d'un appui pour parfaire son attaque. Après tout, c'était sa faiblesse. Ce qu'elle devait améliorer; Peut être qu'aller trop vite en besogne en raccourcissant les formules ? Ou alors changeait-elle la puissance avec le nombre de mot utilisé ? Elle avait l'impression en pensant ça de brasser du vent, mais autant s'assurer de ce fait au plus tôt.
Tsubaki le caractériel s'envola dans les cieux et se dirigea à toute vitesse vers le hollow. L'impact serait dans...5...4...3...2...1...

Orihime n'en croyait pas ses yeux. Alors qu'elle avait jeté le sort de Tsubaki sans intention particulière (de nuire notamment), le bouclier du ciel unique s'était montré d'une agressivité telle qu'il avait fait voler le shinai en éclat et creusé un trou dans le corps du Hollow. Soit, sans le vouloir, Orihime devenait de plus en plus affirmée en ce qui concernait son pouvoir, le maîtrisant de mieux en mieux, soit cet environnement avait sur elle un effet particulier qu'elle ne comprenait pas pour le moment. Remarquez, quand il s'agissait de détruire un hollow, elle y mettait le maximum de force. Warai quitta son lieu d'observation de quelques pas pour constater les dégâts. Il semblait satisfait d'elle, en tout cas. Orihime, tout en fixant son visage, savait que c'était sa présence rassurante et les indications qu'il avait donné qui avait optimisé la réussite de son intervention. La jeune fille se sentit soudain un peu triste. Elle n'avait jamais ressenti cette complicité avec Kurosaki-kun. Pourtant, ce combat contre le hollow, loin de lui faire peur, l'avait motivée et excitée, ce n'était plus un fardeau, c'était...normal. Entrainant. Dynamisant. Orihime frissonna : avait-elle donc pris du plaisir à tuer quelqu'un ? Son enthousiasme la quitta instantanément lorsqu'elle reposa son regard sur le trou qu'elle avait fait dans le hollow qui était resté allongé. Elle sortit de ses pensées que lorsque Warai se remit à parler.

- J'y vais !

C'était la moindre des choses après ce qu'elle venait de faire. Même si le combat n'était pas à mort, elle lui avait infligé une blessure sérieuse. Orihime se dirigea vers le hollow en courant (bien qu'il ne semblait pas souffrir un martyr, elle ne voulait pas le laisser plus longtemps dans cet état), s'agenouilla près de lui et lui adressa un sourire qui se voulait rassurant.

- Laissez-moi faire et ne bougez plus.

Elle retira le morceau de bois brisé qui reposait sur le torse du monstre et le mit sur le côté. Puis elle positionna ses mains juste au dessus du corps du hollow (sans le toucher) et prononça la formule du bouclier des deux cieux.

- Sōten Kisshun ! Rejette l'énergie !

Une sorte de bouclier en forme de Navette à l'Anis (ou de ballon de rugby selon les préférences de chacun ^-^) engloba le corps entier du hollow et l'entoura d'une douce chaleur et d'une lueur orangée tamisée. Au fur et à mesure que le temps passait, qu'Orihime se concentrait sur le trou, ce dernier se reconstituait au fur et à mesure. Cellules après cellules. Le bout de bois, qui était compris dans l'enceinte curative, voyait naître de nouvelles écorces et retrouver son état originel. L'intervention put durer 10 minutes ou une demi-heure, Orihime ne le savait pas vraiment. De toute façon, elle trouvait toujours le temps long lors de cette opération. Elle aurait préféré que ses guérisons soient plus promptes. Enfin, lorsque le dernière millimètre de chair manquant naquit, le bouclier des deux cieux s'évapora et Orihime se releva, les traits un peu tirées mais satisfaite.

[hj : Ne t'inquiète pas de ça, ça peut arriver. ]

Il lui avoua qu'il lui avait menti sur qui il était. Pour une bonne raison : cela pourrait porter tort à Orihime. Bon sang, était-elle tombée entre les mains d'un psychopathe ? Etait-ce un guet apens ? Et pourquoi on la torturerait ? Rien que cette pensée la fit trembler, mais le ton rassurant avec lequel parlait le shinigami apaisait quelque peu ses craintes. Elle allait cependant ouvrir la
bouche pour protester mais il l'arrêta d'un geste et continua son discours après avoir délicatement posé ses mains sur les épaules de la jeune fille et la regardait droit dans les yeux.

Il était un membre de la Seconde Division où il occupait un poste normal (mais de façon officieuse, d'après ce qu'elle comprenait) et qu'en vrai il gérait des situations complexes. Il avait les yeux partout, avait des missions à accomplir. Orihime fit un raccourci dans sa tête : c'était donc un espion...

La question d'Orihime tranchait étrangement avec son comportement délirant quelques secondes auparavant. C'était cela, Orihime Inoue, passer du sérieux au psychédélique et revenir au sérieux en trente secondes chrono. Il est vrai que la situation d'Hiroki était si délicate pour lui comme pour elle qu'elle n'avait pas envie de commettre une bourde si elle avait l'occasion de croiser un autre shinigami, un représentant de la Soul Society de manière générale. Elle se saurait plus où se mettre et se sentirait profondément coupable. La réponse de Hiroki était toute somme logique : en groupe, on adopte le nom avec lequel le groupe l'appelait. Tous les deux ensemble, Orihime pouvait choisir. En tout cas, leur rencontre devait rester secrète. A vrai dire, c'était une bonne chose que Hiroki soit sincère, étant donné la situation. Elle ne voulait pas se retrouver au milieu de règlement de compte et porter préjudice à qui que ce soit. Hiroki l'avait aidé et lui avait redonné confiance. Le mettre en porte-à-faux serait vraiment mal le remercier. Et puis il fallait dire qu'Hiroki avait pris des précautions. Effectivement, vu son rôle à la Soul Society, mieux vallait couvrir ses arrières. Il se protégeait tellement qu'il fallait qu'Orihime mérite sa confiance et pour ça, elle ferait attention, le plus possible, à respecter l'anonymat et ne pas commettre de bourde. Elle inclina légèrement le buste en signe de respect et lui répondit afin qu'il ait l'esprit tranquille à son sujet.

- Je ne dirais rien ! Motus et Bouche cousue !

Et elle leva la main droite comme si elle était dans un tribunal.
Hiroki se remit debout et aida la jeune fille à l'imiter, car il n'en avait pas fini avec cet entrainement improvisé. Il avait noté l'importance du visuel dans le pouvoir d'Orihime (Miss Inoue, avait-il dit ? Et pourtant elle ne portait aucune robe noire ?). Faire ça en aveugle ? Orihime sentit la panique envahir son corps. Elle pouvait détecter les reiatsus, mais son pouvoir n'était pas précis au point de faire tout cela les yeux fermés !

- Me passer de mes....On pourrait essayer avec des lunettes de soleil, d'abord ?

Elle regarda le paysage, ses yeux étaient fuyants...Les yeux étaient essentiels dans le combat, comment pouvait-on s'en passer ? Est-ce que Kurosaki-kun avait subi un entrainement comme ça, lui aussi ? Même si cela lui faisait peur, elle savait au fond d'elle même qu'Hiroki avait raison. Pour progresser, il fallait passer par ces étapes là et affiner ses sens. Même si c'était difficile. Sa motivation eut le dessus sur ses craintes, et elle se mit au garde à vous et porta la main droite à sa tête.

- Je suis prête !!!

Orihime oubliait toujours à quel point la Soul Society était en décalage par rapport à la vie normale des humains. Et puis Hiroki était très vieux....alors les lunettes de soleil n'existaient sûrement pas à son époque. Elle ne continua pas sur cette voie et laissa faire le Shinigami qui avait déjà son idée sur la façon de fonctionner. Il expliqua tranquillement comment faire. Et il avait tout à fait raison : quelle sagesse... Évidemment, que risquait-elle à guérir les yeux fermés ? Faire pousser une plante, un troisième nez ? Non, elle ne créait pas, elle recréait. Elle pouvait alors s'entrainer sans crainte.

Elle acquiessa quand Hiroki demanda son accord et sans attendre, il se blessa au bras avec son zanpakuto. Et il tomba à terre. Orihime tenta de ne pas paniquer : il se s'était pas coupé suffisamment pour mourir ou quoique ce soit. Elle baissa les paupières et le noir prit la place de la lumière. Elle se concentra et évacua le stress pour suivre les conseils d'Hiroki à la lettre. Elle fit un pas en avant et se prit un caillou sur le petit orteil. Voila qui commençait bien. Elle se reprit, se concentra à nouveau et respira un bon coup. Le Reiatsu, focalise toi sur le Reiatsu ! Elle ne sentait que ça, autour d'elle, alors il fallait en viser la source, d'abord. Le corps de Hiroki se dessina bientôt dans sa tête. D'abord par des formes floues, ensuite plus précisément. Elle régulait de plus en plus sa respiration et ses sens et rechercha ce que lui indiquait l'homme. Ah ah...Un endroit était plus faible. Un peu comme un pneu de vélo crevé, d'où s'échappaient de l'air, sauf que là, il s'agissait de particules spirituelles.

Elle voulut vérifier en ouvrant les yeux mais s'arrêta là en se mordant les lèvres. Si elle craquait maintenant, comment progressait-elle ? Sa concentration était telle qu'elle avait du mal à garder le sens de la réalité autour d'elle. Le Hollow pourrait très bien l'attaquer et elle serait incapable de réagir. Mais elle avait confiance en Hiroki. Toujours en plantant l'incisive dans la lèvre pour s'obliger à continuer sans fléchir, elle appela les deux fleurs du bouclier des deux cieux et sentit la douce chaleur sous ses mains se placer au dessus du corps. Elle savait forcément qu'elle était à côté de la blessure. Elle se mit à tâtonner et enfin elle sentit qu'elle était positionnée juste au dessus de l'entaille. Sa respiration s'accéléra tandis qu'elle annulait les effets du katana sur la peau.

Cependant, lorsqu'elle eut terminé, elle attendit...attendit...attendit. Cela faisait dix minutes qu'elle avait terminé mais elle était persuadé qu'elle n'avait pas fini.....
Et son ventre se mit à gargouiller.

Orihime se mit à rire, un peu gênée.

- Mais non, je n'ai pas faim, ah ah ah !

....mais son ventre la contredit aussitôt. Elle dût s'avouer vaincue et Hiroki proposa de faire une petite pause, ce qui n'était pas de refus. Outre la faim, elle avait les jambes qui flageolaient, les yeux qui se fermaient légèrement, et l'impression d'être dans un manège. C'était à la fois amusant et particulièrement fatigant. Mais elle voulait tenir. Elle montrait vraiment une endurance des plus médiocres. Allez, Orihime, debout, debout debout ! Lorsqu'elle finit de faire papillonner ses cils, elle remarqua que tous les deux étaient revenus dans sa chambre.

Elle se releva du sol où elle était allongée et se dirigea vers la cuisine sans un mot. Elle n'avait même pas pensé à vérifier si elle avait bien guéri ou pas Hiroki. Bon sang, elle oubliait tout quand elle était fatiguée... D'un pas lent et peu précis, elle se dirigea vers le frigo et regarda ce qu'elle avait de prêt. Un bento à moitié mangé, des Yakitoris proches de la date limite, du tofu, des steaks au Seitan, du riz au curry dans un tupperware, etc...etc....Elle fit des propositions de repas à Hiroki tandis qu'elle courait à droite à gauche pour sortir un wok, un grill, des plats à gratin, des bols, des baguettes et autres instruments dont elle n'aurait même pas besoin. Lorsqu'elle se montra à Hiroki, en sortant de la cuisine, elle avait tellement de boites empilées devant elle qu'on ne voyait pas sa tête.

Elle avait toujours été une hôtesse accueillante mais elle n'en avait jamais autant fait que cette fois-là et pour une raison bien précise. Elle se sentait comme jamais reconnaissante et elle avait l'impression que jamais elle ne saurait le remercier suffisamment pour tout ce qu'il avait fait pour elle, et ce alors qu'elle était une simple inconnue. Certes, elle l'avait aidé à arrêter un gigai en fuite, mais si on y réfléchissait bien, vu ce qu'il avait dit, il aurait très bien pu faire sans elle. il était bien plus fort que ce qu'il voulait donner comme impression au premier abord. Après tout, c'était un agent secret, ou un truc du genre. Et quand on pense qu'en plus l'entraînement ne faisait que commencer... Elle arriva vers la table pour poser les affaires qu'elle avait dans les bras mais se prit les pieds (ne cherchons pas à comprendre ce mystère....) et allait tomber. La fatigue se faisait ressentir....
Mais une bonne fatigue. Alors qu'elle chutait en poussant un cri, sa pensée revint sur son entrainement. C'était tout seul, automatique. Elle tombait vite mais il semblait pourtant que tout se passait avec lenteur. Une lumière orangée s'alluma juste devant elle, sans qu'elle ne voit (vu qu'elle avait les paquets devant les yeux) ce qu'il s'était passé. Elle réalisait...qu'elle avait utilisé le bouclier des trois cieux de façon instinctive. Sans porter les doigts à ses barrettes, sans dire la formule. Le bouclier l'aida à poser en douceur sur le sol la pile d'objet et tomba à genou de fatigue. Elle était fière, mais crevée.... mais fière...Elle avait réussi quelque chose de neuf !!! Le parfum de la victoire était enivrant....

Enfin, pour le moment...c'était plutôt un parfum...de brûlé !!!!

- Zut, mes croc-Seitan !!!!

Elle tenta de se relever mais son énergie était réduite à néant, même pour aller chercher à manger.

Hiroki vint à son secours et Orihime se sentit soulagée tandis qu'elle se remettait de ses émotions. Trop en même temps pour elle, ouh la...Elle posa la nourriture sur la table (et tout ce qu'elle avait dans les bras...) et attendit qu'Hiroki se débrouille dans la cuisine et lui demande de rester au calme quelques temps. Elle soupira de soulagement. Elle était si contente, mais si exténuée...Ses membres étaient lourds, les jambes ne portaient plus grand chose, elle avait l'impression d'être en caoutchouc. Mais au moins, pour une fois, la cuisine ne sentirait pas une odeur bizarre de plastique fondu et de jambon cru (résultat qu'elle obtenait avec ses recettes de cordon bleu que peu aimaient manger). Son estomac grognait mais elle sentait que cette fois, il aurait un festin qu'il n'oublierait jamais, loin des salades au surimi et toffu. Le parfum de brûlé fut bientôt esquivé par des arômes appétissants. Son esprit fut vite aussi pressé que l'estomac.
Et elle ne le regretta pas lorsqu'Hiroki amena le festin de roi (et de reine) qu'il avait concocté. Donnait-on des cours de cuisine aux Shinigamis ou bien savait-il juste cuisiner par lui-même ? En tout cas, tout paraissait en apparence excellent, et le goût serait sûrement lui aussi gouteux. Oh....Des sushis en nombre ! De la viande et du poisson ! Un repas équilibré ! Elle mourrait d'envie de faire la "pose déjeuner" qu'elle faisait devant Tatsuki mais Hiroki n'aurait pas compris. Alors qu'elle avait déjà un sushi aux légumes dans la bouche, Hiroki lui posa une petite question. Manquant de s'étouffer, elle avala vite sa bouchée et lui répondit avec un faux ton offusqué.

- Non, non, Hiroki-sama, c'est pour moi ! C'est le seul moyen de vous remercier pour ce que vous faites pour moi, cet entrainement...et même c'est trop peu par rapport à votre aide ! Ne me remboursez pas, je vous prie.

Elle avait même mis sa main gauche sur la main droite d'Hiroki qui avait débuté son repas. Ce contact n'éveillait aucun autre sentiment que la pure amitié et la reconnaissance sans borne d'une fille qui avait retrouvé le moral et sa combativité. Le sourire qu'elle avait aux lèvres s'épanouissait au fur et à mesure qu'elle dévorait littéralement le repas (cette fille avait un appétit d'enfer). Elle s'arrêtait quand même pour participer à la conversation que venait de lancer Hiroki, au sujet des..."carambars"; non, des "arrancars". Des hollows évolués ? Elle avait bien constaté que certains hollows avaient des formes bizarres ces temps derniers et ils étaient plus forts. C'étaient probablement les monstres qu'Aizen avait créé avec l'objet qu'il avait récupéré dans le corps de Rukia. Le Yoghurtu...Hogyoku, plutôt.

- Je ne savais pas qu'on les appelait ainsi, mais..j'ai eu des soucis avec des hollows qui étaient beaucoup plus forts que d'habitude...J'ai d'ailleurs très peur de ce qu'il va se passer, mais .. j'ai confiance en la Soul Society...en mes amis et Kurosaki-kun.

Elle se dit après réflexion que peut-être Hiroki ne savait pas qui était Kurosaki.

- Vous savez, le shinigami remplaçant ?

- C'est vrai, on en avait parlé ?

Elle avait complètement oublié. Elle parlait tellement qu'elle perdait de vues les discussions antérieures (déjà les trous de mémoire, Orihime ?) Disons qu'elle ne le laissait pas d'évoquer le fait qu'elle faisait partie du groupe de Kurosaki, car elle l'aim...appréciait et que surtout ça lui avait donné une raison de vivre, beaucoup plus motivante que le train train quotidien.
Cependant Hiroki insistait sur le fait qu'elle ne devait pas chercher à le remercier car c'était dans le but de l'aider à affronter les Arrancars. Ils étaient donc si effrayants que laissait le supposer Aizen avant de s'envoler dans les cieux, vers le Garganta et retourner à l'Hueco Mondo. Des êtres dont le pouvoir dépassait les limites du Shinigami. Déjà qu'il y avait de quoi s'inquiéter avec les Capitaines, alors...si ça allait plus loin...
Soudain, le visage si riant et si maladroit d'Orihime s'obscurcissait. Elle se mit à réfléchir. Ses mains se crispèrent sur ses vêtements tandis qu'elle manqua d'avaler de travers.
Elle se demandait si finalement, elle était suffisament forte. Elle arrivait à peine à régler le problème d'un hollow sous contrôle et elle était dans les vappes ; que ferait-elle face à un arrancar que semblait craindre Hiroki ? La tête semblait lui tourner soudainement et elle fit un effort magistral pour corriger l'expression de son visage. Alors elle se dépêcha d'afficher un grand sourire (un peu forcé) et tenta de ne pas montrer ses craintes. Cet homme l'aidait, elle ne devait pas montrer le moindre désespoir. Aussi elle fut reconnaissante qu'Hiroki change de conversation. Et il réattaqua sur l'argent.

- Je sais que certains Shinigamis ont tenté des petits boulots dans KArakura. Je peux vous aider à en trouver un, si vous voulez ! J'ai fait déjà quelques petits boulots pour .... compléter mon mois ! Si vous voulez, quand on aura fini ce repas trop trop bon, on peut regarder dans les petites annonces ?

Elle affichait un sourire gêné. Elle n'aimait pas mettre en avant sa condition sociale. Elle n'aimait jamais parler de son malheur. Les gens avaient suffisament de problèmes dans leur propre vie, pas besoin d'en rajouter une couche avec les soucis d'autrui.
Encore une fois Hiroki s'était montré plein de prévenance en changeant de sujet.

- Ca sera avec plaisir, j'adore me sentir utile !!

Et elle retrouva son sourire sincère.

hj ; ça arrive de temps en temps, ne t'inquiète pas.

dj : Orihime était fatiguée mais elle devait absolument faire cet effort pour Hiroki, il avait tant fait pour elle aujourd'hui . Elle se dépêcha de manger ce qu'elle avait dans sa bouche (déjà qu'elle avait parlé la bouche pleine quelques secondes auparavant). Elle essuya sa bouche avec une serviette puis se concentra un petit peu. Pour appeler les trois fleurs des trois cieux.

- Santen Kesshun ! Rejette l'énergie !

Le bouclier se forma juste devant Orihime. Toujours en forme de triangle. La lumière orange illuminait l'appartement avec chaleur. Orihime se sentait fébrile mais étrangement sereine. Son pouvoir était tranquille, doux. Pas épidermique comme quand elle avait été surprise par le hollow. Elle ferma les yeux tant elle se sentait bien. Elle se mit à travailler à l'aveugle, sentait que tout allait bien. Elle se mit même à sourire (elle devait avoir l'air d'une couillonne). Elle avait fait de grands progrès dans une seule journée, c'était incroyable. Elle avait hâte de montrer ça à Kurosaki-kun et Kuchiki-chan. Mais sans parler de celui qui pourtant méritait qu'on le reconnaisse. C'était difficile de rester dans l'ombre, comme ça...

Elle attendit de sentir la main d'Hiroki pour diffuser un peu plus d'énergie spirituelle, afin de satisfaire au mieux la curiosité du shinigami. Mais ce qu'elle ne comprenait pas, c'était comment il pourrait s'inspirer pour sa propre force.

- Hiroki-kun... Je...je sais d'où vient mon pouvoir, mais je ne comprends pas pourquoi je poss_ède ces capacités. Avec votre analyse, pourriez-vous m'aider à saisir ? Je me sens si désemparée, c'est si soudain...On m'a dit que c'était lié à Kurosaki-kun, mais que mon pouvoir était en moi. Pourquoi moi ? Tatsuki, mon amie, est capable elle aussi de voir des fantômes mais elle.. n'a eu aucune révélation, et elle est plus forte que moi...

Lorsqu'il déposa sa main sur le bouclier, Orihime sentit ce dernier vibrer légèrement, comme s'il avait donné ainsi l'autorisation de pouvoir le toucher sans rejeter. Elle pensait que cela s'était passé de façon inconsciente, mais en réfléchissant un peu, elle constata que c'était somme toute logique : elle avait confiance en lui, son fort intérieur aussi, alors pourquoi le bouclier en était - il autrement ? c'était idiot de voir comment fonctionnait un pouvoir à soi quand on le regardait, comme elle jusqu'à présent, comme une entité externe.

Ca fait mal à la tête, toutes ces pensées, ouh la....A moins que ce ne soit la fatigue. Allez, on tient, Hime, il n'a pas fini son analyse et il répond à ta question, alors pas de raison de s'endormir ou de se laisser aller. Du courage, que diable !

Surtout que la réponse d'Hiroki était totalement pertinente. Effectivement, avoir des pouvoirs spirituels signifiait être la cible première des hollows. Donc mieux valait ne pas en avoir et ne pas savoir. Oui, mais....Tatsuki n'aurait jamais pris pour un fardeau le fait d'être attaquée par un hollow, elle avait de l'énergie à revendre. Or, il se trouvait qu'à plusieurs reprises, elle avait été confrontée à ces monstres sans pouvoir réagir, et elle n'était pas forcément à l'abri. n'aurait-elle pas mérité de pouvoir se défendre avec des pouvoirs ? Pourquoi certains étaient des élus et d'autres pas ?
Le cerveau bouillant d'Orihime avait une fois de plus devancé les paroles d'Hiroki (il ne pouvait jamais parler suffisamment vite pour doubler orihime là dessus, le pauvre. ce n'est pas un cerveau que possède la jeune fille, mais un ouragan effervescent !). En fait, c'était logique : même si Tatsuki avait été présente lors de l'attaque de Sora, elle n'avait pas été en contact direct avec Ichigo dans sa version Hollow. Et après l'émission télévisée de Kaionji, Tatsuki pouvait voir les fantômes, autant que Orihime. Donc elle allait à terme acquérir un pouvoir capable de stopper les hollows sur terre autant que son amie. Quel bonheur ! Orihime avait hâte que cela arrive. C'était si difficile de ne pas pouvoir partager son enthousiasme au sujet de ses aventures. Mais pour le bien de son amie, elle n'avait pas le choix.

Étrangement, alors que Hiroki avait été assez encourageant, l'une de es paroles résonna douloureusement dans la tête de la lycéenne. "Je vous conseille de prier pour que cela arrive le moins vite possible".
Il n'avait pas tort : Orihime ne devait pas se montrer égoïste au point de confronter Tatsuki à une mort certaine en obtenant un pouvoir et en se trouvant à son tour face aux hollows. Mais cela ne soulignait-il pas que certaines personnes ne serraient pas efficaces pour mettre à genou les hollows ? Qu'on les excluait par l'envie de les voir en vie ? Elle se souvint des dures paroles d'ichigo et de Kisuke. "Ne viens pas, tu serais blessée". "Tu n'es pas assez forte, tu les gênerais". Jusqu'à quel point notre instinct de survie pouvait dépasser l'empathie ? Tatsuki, si elle savait ce que faisait Hime sans elle avec Kurosaki, Chad, Ishida et Rukia, serait forcément attristée. Elle qui savait défendre les autres et gagner des championnats nationaux...devoir rester sur le côté était la pire des places. On préfère encore mourir au premier rang que d'être écarté. Alors la rouquine se demanda finalement : fallait-il prier pour la survie de Tatsuki ou pour sa flamme intérieure ?

De toute façon, il était inutile de se mettre en prière, disait Hiroki (Orihime avait à peine eu le temps de joindre les mains qu'elle se sentit ridicule et fit semblant d'éternuer pour cacher son geste). C'est vrai ça : Les shinigamis avaient trépassé, ils savaient ce qu'il y avait de l'autre côté. Bouddhah, Yahvé, Yoghurt ou un truc comme ça....Hiroki l'appelait le Roi. Elle imagina de suite un homme en armure noire, sur un cheval tout aussi noir, aux naseaux fumant et aux yeux rouges. Elle se sentait soudainement intriguée par ce qu'il venait de dire, et elle se mordait la langue pour ne pas demander plus de détail. Surtout qu'Hiroki n'avait pas l'air de le porter dans son cœur.

Le shinigami retira enfin sa main du bouclier et Orihime arrêta son pouvoir. Il lui expliqua qu'il n'était pas allé à l'académie shinigami (ils avaient des examens eux aussi ? Oh les pauvres....) et que ça expliquait certaines lacunes. Alors il devait être vraiment doué pour avoir réussi en autodidacte....Elle allait ouvrir la bouche pour demander des infos sur la Soul Society mais cette fois, son ami fut plus prompt. Ses interrogations n'étaient que reportées à plus tard...

- Et bien....ELle a fini numéro 2 de tout le Japon des compétitions inter-lycée d'arts martiaux ! Elle est courageuse et elle va toujours défendre les autres, elle donne des coups de pied et de poing comme ça... pioufff, piouuuuf, pioufff...

Elle tenta d'imiter la technique de frappe de Tatsuki, mais cela ressemblait plus à la chasse aux papillons...

- Elle m'a appris deux trois trucs que j'ai utilisé à la Soul Society. ET quand elle était petite, elle avait fait pleurer Kurosaki-kun au dojo de Karaté !